Contractures – spasticité : Les pompes à baclofène (Lioresal®)
(Source : L’accompagnement des personnes handicapées motrices.
Dr M. Delcey. Ed. APF 2000) Page principale spasticité-mouvements involontaires du site moteurline.apf.asso.fr.

Contractures – spasticité : Les pompes à baclofène (Lioresal®)

Les contractures sont une réaction musculaire réflexe, involontaire, qui touche les mains et les bras et/ou les jambes, et qui se traduit par une raideur incontrôlable du membre concerné.

La spasticité provient d’une modification des réflexes musculaires et neurologiques dans le cadre de paralysies, surtout partielles. Elle peut affecter notamment les personnes atteintes d’infirmité motrice cérébrale (IMC), les blessés médullaires (paraplégiques), les hémiplégiques, les personnes ayant une sclérose en plaques (SEP) : elle se traduit par des contractures musculaires inopinées, souvent gênantes et parfois douloureuses, qui peuvent perturber la position et plus encore le mouvement, représentant parfois un véritable danger (risque de chute depuis un lit, un fauteuil ou lors d’un transfert).

Ces contractures sont souvent déclenchées par une « épine irritative », c’est-à-dire un problème autre qui retentit sur l’activité réflexe : une infection urinaire ou une sonde urinaire qui se bouche, une escarre ou une petite plaie qui n’est pas ressentie, un fécalome, le froid.

Principes de traitements

Les contractures sont le plus souvent contrôlées par l’élimination de ces épines irritatives, et par la prise de médicaments anticontracturants (Valium®, Rivotril®, Lioresal®, Dantrium®) sous forme de comprimés.

Dans un petit nombre de cas, quand la spasticité est particulièrement gênante et rebelle aux traitements classiques, on implante chez le sujet un dispositif spécial : la pompe à Lioresal® (nom de marque du médicament appelé baclofène). Les sujets concernés sont avant tout des personnes atteintes de lésions médullaires (para/tétraplégie, sclérose en plaques) ou d’infirmité motrice cérébrale (IMC).

Ce procédé permet d’administrer le médicament directement au niveau de la moelle, selon un principe proche de la péridurale : la pompe miniaturisée est implantée sous la peau de l’abdomen et contient une membrane tournée vers la peau qui ferme le réservoir ; celui-ci peut ainsi être rempli régulièrement par piqûre. L’appareil, qui délivre le produit par doses programmées, est relié à la moelle épinière par un fin tuyau (cathéter), directement sur le site d’action.

Cette forme de traitement est assez contraignante :

il faut remplir la pompe en milieu stérile spécialisé, tous les deux mois environ. En cas d’incident, il faut avoir recours à un service de neurochirurgie spécialisé (en général, dans un Centre hospitalier universitaire).

Ces incidents, très rares, sont en général le fait d’adaptations difficiles de la dose de médicament délivrée. Il faut donc surveiller d’éventuels signes de surdosage : somnolence ou fatigue inhabituelle, hypotonie (muscles trop mous).

En cas de voyage, il est fortement conseillé de faire remplir sa pompe suffisamment près du départ pour ne pas avoir à intervenir pendant la durée du séjour ou du déplacement.

Un tel dispositif est parfois utilisé, en cas de douleurs intenses, rebelles aux antalgiques habituels, pour administrer de la morphine (pompe à morphine).