Une équipe des universités de Genève (UNIGE), de Munich (LMU) et de l’Institut technique de Munich (TUM) est parvenue à démontrer, chez des souris, que l’inflammation de la matière grise responsable d’une réduction de l’activité neuronale est due à une perte importante de synapses, un mécanisme potentiellement réversible, notamment au travers de l’inhibition ciblée de certaines cellules immunitaires. Ces résultats, publiés dans la revue Nature Neuroscience, offrent une approche intéressante pour de nouvelles thérapies.

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Article publié (anglais), résumé uniquement :

Jafari, M., Schumacher, AM., Snaidero, N. et al. Phagocyte-mediated synapse removal in cortical neuroinflammation is promoted by local calcium accumulation. Nat Neurosci (2021). https://doi.org/10.1038/s41593-020-00780-7

La pathologie corticale contribue à la déficience cognitive chronique des patients souffrant de la maladie neuroinflammatoire sclérose en plaques (SEP). On ne comprend pas bien comment une telle inflammation de la matière grise affecte la structure et la fonction neuronales. Dans la présente étude, nous utilisons l’imagerie in vivo fonctionnelle et structurelle dans un modèle murin de SEP corticale pour démontrer que des épisodes d’inflammation corticale perturbent l’activité du circuit cortical coïncidant avec une perte généralisée, mais transitoire, d’épines dendritiques. Les épines destinées à être enlevées présentent des accumulations locales de calcium et sont ensuite éliminées par envahissement de macrophages ou de microglies activées. Le ciblage de l’activation des phagocytes avec un nouvel antagoniste du récepteur du facteur 1 stimulant les colonies empêche la perte de synapse corticale. Dans l’ensemble, notre étude identifie la perte de synapse comme une caractéristique pathologique clé des lésions inflammatoires de la matière grise qui se prête à une thérapie immunomodulatrice.

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Image microscopique du cerveau d’une souris montrant une cellule nerveuse avec ses processus dendritiques cloutés par des épines synaptiques (rouge) en contact avec une cellule microgliale résidant dans le cerveau (bleu) – une telle interaction peut devenir destructrice dans la sclérose en plaques.