Vous pouvez retrouver le questionnaire témoignage et y répondre si vous le souhaitez. Mon ballon d’oxygène c’est…

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Le Pianiste par Anne
Le Pianiste par Anne


Je m’appelle (prénom fictif) JP, je suis un homme de 50 ans.

Vous aviez quel âge au moment du diagnostic ? : 24 ans.

Racontez ce qu’est votre ballon d’oxygène … :

J’ai deux ballons d’oxygène.

Le premier, le plus fou pour moi (dans la taille du défi que cela représente), c’est le piano. Je me suis acheté un piano acoustique et j’ai débuté les leçons à 46 ans, après avoir commencé la musique 2 ans auparavant par des cours de clavier-synthé (un instrument avec un accompagnement automatique en main gauche). A cette époque, mon bras et ma main gauche étaient très peu fiables. J’étais par exemple incapable de ramasser un grain de riz sur une table avec la main gauche. Frustré par le manque de docilité de cette main et de ses doigts, j’ai progressivement adopté plusieurs pratiques afin de développer ce membre. Dans l’ordre, étalé dans le temps et effectué de la main gauche : se raser (rasoir manuel genre Gillette), plus tard se brosser les dents (laborieux au début), éplucher des légumes et fruits, encore plus tard nettoyer la baignoire et le lavabo en frottant fort avec une éponge et enfin, depuis 2 mois, écrire de la main gauche. A chaque nouveau challenge, j’ai eu le bonheur de me voir progresser au piano et maintenant, je commence à me faire vraiment plaisir en jouant de plus en plus musicalement. Ah, j’oubliais, ce qui m’a vraiment fait faire un bond en avant, ce sont les appuis-façiaux sur le doigts, depuis 6 mois (commencés très très progressivement pour ne pas abîmer la structure délicate de la main).

Le piano m’a causé du chagrin pendant 3 ans en raison du manque d’habileté et de l’ankylose de la main gauche. A plus d’une reprise, j’ai failli abandonner ce défi que je percevais comme trop grand pour moi. Maintenant, je souris quasiment tous les jours et je remercie le Ciel, car vaincre ses difficultés par la force de sa volonté et de sa persévérance apporte un grand bonheur.

Mon second ballon d’oxygène est la philosophie (Platon, Epictète, Aïvanhov, philosophie bouddhiste). Je suis convaincu – pour le vivre tous les jours – que la SEP constitue une grande chance pour moi car elle me limite dans le plan physique. Je suis par exemple incapable de courir. Disparues les envies de voyage, de planche à voile, de ski, de roller, de conquêtes amoureuses, toutes choses qui satisfont le corps ou l’égo (je simplifie !).

La SEP me permet de me consacrer à ce qui est pour moi l’essentiel : apprendre à vivre, à se maîtriser, à dominer ses pensées et par là, devenir un meilleur être humain, prendre conscience et agir pour l’intérêt général, viser l’harmonie en tout. Toutes ces choses, notre société focalisée sur le toujours plus de consommation s’applique à nous en éloigner. Pour résumer, la SEP m’a aidé à devenir un être plus libre et à découvrir un sens à ma vie.

Que souhaitez ajouter ? : J’œuvre pour la communauté à travers mon site web plusconscient qui met en libre accès un catalogue d’enregistrements audio (conférences, interviews) sur les grandes problématiques de notre temps.

Nous vous remercions JP de votre témoignage.